6 mois d’expatriation: petit bilan
Hier soir on s’est rendu compte que ça faisait 7 mois qu’on était arrivés en Chine.
C’est passé à une vitesse folle et pourtant il s’est passé tout un tas de choses qui font qu’aujourd’hui notre vie est ici en Asie et qu’on se plait à Shenzhen. Voici donc notre bilan de 6 mois de vie d’expat en Chine…
18 millions d’habitants – ah bon ?
Une question qu’on nous pose souvent (après la number one: « est-ce que c’est vrai qu’ils crachent partout? » bien sûr): est-ce qu’on se sent oppressé dans cette ville hyper peuplée? Et bien non. Shenzhen est une ville qui évolue très rapidement, il y a beaucoup de travaux (c’est parfois très bruyant), mais c’est aussi très étendu, avec beaucoup de parcs et promenades sans parler des sentiers de randonnée aux abords de la ville. En comparaison Hong Kong est beaucoup plus oppressant, car plus vieux et donc avec des ruelles plus étroites et des grattes ciels encore plus nombreux. En ce qui concerne les gens, on les sent (dans tous les sens du terme) beaucoup plus dans le métro à Paris! Ici il y a toujours un peu de monde partout mais à part dans les grosses manifestations, on ne ressent pas une surpopulation dans la ville.
On a pas fini de se régaler de mets chinois !
6 mois qu’on essaye des plats chaque semaine et pourtant on a pas l’impression de connaître un dixième de ce que la cuisine chinoise a à offrir. Vous pouvez oublier ce qu’on vous sert dans les restos chinois en Europe, ça n’a strictement rien à voir ! Du plus simple (soupe de nouilles, dumplings – ravioles, hot pot) au plus élaboré (toute sorte de viandes / poissons en sauce, en soupe, à la vapeur à l’huile avec des millions d’épices différentes) en passant par le plus bizarre (pattes de poulet, oreilles de cochon, tête ou langue de canard..) notre nouveau pays d’adoption a de quoi surprendre nos papilles ! Le seul hic pour l’instant, c’est qu’on ne sait pas encore bien comment cuisiner tout ça – à côté des bouillons savoureux du hot pot mes soupes sont bien fades.
Le mandarin, c’est compliqué.
Constat très décevant et assez honteux quand on nous demande: après 6 mois en terre du milieu, on ne parle toujours pas chinois. On est pourtant toujours autant motivés, on s’est juste laissés avoir par le quotidien et notre vie de folie ! Il faut savoir qu’ici les cours de langues sont un business très fructueux (comptez entre 130 et 150 RMB de l’heure soit entre 17 et 20 euros) et il faut bien choisir son prof ou son école si on veut apprendre correctement, car beaucoup de jeunes chinois s’improvisent prof pour arrondir leur fin de mois (un jeune sorti d’études supérieures ici gagne entre 4000 et 8000 RMB soit entre 500 et 1000 euros – donc au prix des cours on comprend vite pourquoi !) Beaucoup d’expatriés ici ne parlent pour ainsi dire pas un mot de chinois et malheureusement on comprend vite pourquoi: il est tout à fait possible de se débrouiller sans. Ça demande juste un peu (beaucoup) de patience et du talent de mime ! On essaye de pas tomber dans ce piège et on veut s’y mettre sérieusement.
Chez nous et étrangers à la fois.
On se sent bien ici et on n’éprouve pas le mal du pays. Certains expats ne s’y font jamais, d’autres mettent un peu de temps… on doit avouer que pour nous la transition s’est fait très facilement. Mis à part nos déboires administratifs on a pas rencontré de problème en arrivant ici et on s’est très vite adaptés. Faut dire qu’on avait déjà eu plusieurs expériences à l’étranger et que l’on attendait cette aventure avec impatience: on était certainement mentalement bien préparés. Cependant, même si en règle générale les chinois ne font pas attention à toi, tu restes toujours un étranger (« Laowai ») quoiqu’il arrive : différents prix sont pratiqués dans certains endroits, tu peux te faire fixer de la tête au pied dans la rue ou dans le métro sans aucune gêne même si tu soutiens le regard, et il arrive de se faire prendre en photo dans les endroits touristiques ou reculés. C’est la Chine !
Busy busy busy Life.
L’adaptation s’est faite rapidement comme évoqué juste avant sauf que l’on a pris le pli des deux côtés: côté chinois pour le rythme de travail avec déplacements pour MS et horaires à rallonge et rémunération à la performance, les échanges avec équipe et/ou client à n’importe quelle heure de la journée (semaine et week-end) pour moi. Puis aussi côté européen pour les sorties diverses avec les copains, activités sportives (badminton, rugby, volley-ball) et escapades découvertes à droite à gauche, disons qu’on a pas vraiment le temps de s’ennuyer ! À côté de ça je m’investis aussi dans d’autres projets comme la French Tech et la production d’un podcast sur le business en Chine et un groupe photo avec l’association française. M-S quand à lui fait partie d’un groupe de “Homebrewers” (brasseurs amateurs) a aussi monté un groupe bière avec les frenchies et vient de s’offrir un piano.
Vous l’aurez compris, à Shenzhen on est bien bien bien bien bien (- allez viens !). On apprend chaque jour: la langue, la culture, l’état d’esprit, la façon de travailler et de vivre… tout ici est différent et c’est ce qui en fait selon nous une expérience si enrichissante.